Comme je ne suis pas sûre de pouvoir poster demain et que je ne veux pas risquer de vous priver de ma prose, vous aurez droit à 2 billets aujourd'hui.
Et maintenant, je vais vous dire la pièce que je déteste, abomine, exècre dans mon "chez moi". Ben voilà, au delà de cette porte
et derrière ce rideau :
il y a ça : ...
Pas jojo, ma cuisine, si on peut appeler ça comme ça. Regardez-la bien un peu mieux :
C'est tout ! Non, il n'y a pas de recoin caché, de pantry où s'entassent victuailles et batteries de cuisine de rechange. Ma cuisine, c'est un couloir ! Et un petit couloir, encore !!! On peut à peine y être à deux. A trois, c'est le challenge et quand le chien se joint à la partie, c'est le radeau de la méduse ou l'avion en classe éco (je sais, je me répète). Je dois dire, que pour respecter l'intégrité des lieux, je n'ai pas rangé la chose avant de prendre les photos. Avec si peu de place, ranger, ça ne se voit même pas. Et le plan de travail, il est où ? Ben là, sous vos yeux, entre le pot à lait et la cuisinière.
Et puis, regardez bien l'horreur avec laquelle nous devons cohabiter quotidiennement :
Les poubelles ! Déchets incinérables, déchets non recyclables, plastiques, papiers, cartons de lait, bouteilles vides, boîtes en alu ou en métal. Non, je ne fais pas de zèle. Dans la plus grande partie du Japon, TOUT LE MONDE est astreint à la même chose. Je ne dis pas que ce soit un mal de procéder au tri sélectif, mais je trouve qu'il faudrait construire des maisons avec de quoi entreposer les déchets. A Nagoya, on a des ramassages poubelle 4 fois par semaine, mais ce n'est pas suffisant. Tout le monde râle contre l'invasion des ordures, mais tout le monde respecte les règles. Moi itou, c'est dire !
Bon, revenons à cette fichue cuisine. Par terre, il y a un placard dans le sol ainsi qu'un réfrigérateur qu'on oublie régulièrement d'ouvrir parce qu'il y a des choses dessus et qui ne sert donc pas à grand chose.
Il y a aussi un ridiculement petit lave-vaisselle :
Riquiqui, non ? Et, last but not least (je ne l'ai pas photographié), un broyeur à déchets naturels dans l'évier qui s'écoulent directement dans les égouts. Ça, c'est super !
Et oui, c'est ça aussi le Japon. Des WC qu'on se croirait dans une navette spaciale et une cuisine qui n'en est pas une. Au passage, c'est pas pour dire, mais ma maison, elle coûte bonbon, c'est pas le HLM du coin, ni le pavillon en meulière de banlieue. Il y a 6 pièces, un jardin, un très grand garage et même un ascenseur intérieur. La frime !!! Ben malgré ça, la cuisine se réduit à un réduit tellement réduit, que plus réduit, on peut pas réduire. Et quand on regarde les plans des maisons ou des appart' (bien et chers) neufs, ils sont tous pareils, avec une cuisine qui n'en est pas une. Je n'adore pas faire la bouffe, mais, reconnaissez que dans ces conditions, ça devient vraiment un combat !
La pièce que je préfère chez moi, à part les lieux d'aisance, c'est le salon. Il est plutôt grand et surtout très lumineux; 2 grandes baies vitrées, et des fenêtres correctes à l'est et à l'ouest. Puisqu'on parle boussole, le salon est orienté est ET sud ET ouest. En hiver, quand le soleil donne (et le soleil donne en général très généreusement en hiver), il y fait très bon. En été, quand le soleil donne (et le soleil donne en général très très généreusement en été), il y fait... douillet. "Mais à quoi sert la clim' ?", vous dirais-je.
Ma place au salon est à l'angle du canapé. Jun partage avec moi cette préférence et nous devons lutter férocement le soir pour notre "lebens raum". Lire le journal, surfer sur internet ou regarder la télévision le matin sur le canapé (le matin, je ne risque pas la concurence avec Jun...), c'est le Grand Pied ! Depuis quelques mois (2 novembre exactement), le canapé est l'objet de la convoitise d'un autre membre de la famille, Sumire-le-chienton. Alors, le soir, il nous arrive de nous entasser à trois sur ce fichu machin. Heureusement, Masami a un autre lieu de prédilection, sinon le canapé ressemblerait à une chambre d'hôtel pour clandestins ou un avion en classe éco !
Ce matin, en me levant, le salon ressemblait à ça.
Alors, j'ai pris mon courage à deux mains et mon chien de l'autre, et, un miracle (petit) s'est produit.
Bon, moi je connais, mais c'est vraiment bien sur les photos (comme en
vrai, hein!!!!) surtout depuis que tu as ta nouvelle déco vivante, Mamzelle
Sumire.
Je vous présente ici une des pièces préférées de ma demeure.
Elle est plutôt grande et confortable, avec du chauffage possible en hiver. Et, vous êtes au Japon, ici, le chauffage central n'existe pas !!! Il y a une fenêtre et même une bibliothèque que l'on ne voit pas sur les photos, mais croyez-moi sur parole. Et j'adore les objets qui la décore : des poupées de Hinamatsuri ou Fête des petites filles,
de jolis tableaux, une vieille horloge qui sonne mais se refuse à indiquer l'heure correcte
et d'autres trucs que je ne suis pas arrivée à photographier.
Bref, je trouve que pour des lieux d'aisance, on ne peut pas faire beaucoup mieux. Et puis, si vous relisez le billet précédent en serez sûrement convaincus.
Vous donnez votre langue au chat ou vous avez déjà trouvé ? Juste un petit indice. Regardez bien, et faites fonctionner vos petites cellules grises.
Toujours pas ?
Cette photo au milieu, qui n'a rien à voir, pour que vous ne compreniez pas trop vite le truc.
Et bien, il s'agit du tableau de commande des toilettes. De là, vous pouvez régler la température du siège (très agréable en hiver) et celle de l'eau qui viendra rafraîchir votre auguste postérieur "après". On a plusieurs options, "bidet" pour vous mesdames,
et "douche", douce ou forte, pour tout le monde.
Plus de papier ? Qu'à cela ne tienne, vous pouvez avoir recours au sèche-zizi. Le tout est de savoir si on veut faire des économies :
de temps (imbattable, le papier !)
de papier (sauvons les arbres !)
d'électricité (on est radin ou on ne l'est pas...)
Très honnêtement, quand on a goûté à cette petite merveille de la technique nipponne, on a du mal à se soulager sans...
Hier, comme il faisait beau (vous devriez le savoir si vous me lisez comme vous le devriez), Masami et moi avons emmené le canin en promenade dans le quartier. Et j'en ai profité pour mitrailler un peu partout les maisons devant lesquelles nous passions, histoire de vous faire connaître, sinon le Japon, du moins nos proches alentours.
Bonne visite !
Ça, c'est notre maison :
Et son escalier extérieur :
Vous l'avez peut-être remarqué, nous habitons sur une colline (dans MiyukiYAMA, il y a "YAMA" qui veut dire "montagne". Meu noooon, pas les Alpes, comme vous y allez, tout de suite !)
Juste en sortant, on voit ça :
Et un peu plus loin, ça :
J'vous mens pas, de ce côté de la balade, ça grimpe méchant ! Même notre jardin, il a une pente à 35 degrés. Faut être une chèvre pour y planter quelque chose. Et bien qu'il n'y ait pas de "mamifère herbivore et ruminant appartenant à la famille des caprins" dans notre famille, il y a des plantes et des arbres partout dans le jardin. Enfin, le jardin, ce sera pour un autre billet.
Près de chez nous, il y a une école primaire :
Et un jardin d'enfants :
Il y a aussi un temple,
Et son étang, plein de tortues (j'en ai compté plus de 12), et recouvert de nénuphars sous peu :
Maintenant, on traverse la route, et on va se promener en terrain, un peu (?) plus plat.
On habite sur la droite, et maintenant, on va vers la gauche.
Alors, on rencontre des trucs comme ça :
Tiens, une habitante !
Mais aussi, des maisons comme ça (j'habite tout de même un quartier chic et où le terrain coûte la peau des fesses !!!) :
D'accord, c'est pas DU TOUT une maison de style japonais, mais chacun ses goûts, hein ?!
Il y a aussi quelques immeubles :
Des pas mal
Il fait beau, et les futons sont de sortie pour aérer leurs miasmes nocturnes
Et d'autres ... Les premiers se classent dans la catégorie chic des "mansions" tandis que les seconds sont appelés "apâto" ("appartement" pour les atrophiés du bulbe).
Devant...
et derrière...
Je tiens à préciser que ces photos ont été prises dans un petit rayon de moins d'un km. Tous les quartiers de Nagoya ne sont pas aussi "éclectiques" et il y a bien des ghettos de riches et des ghettos de pauvres aussi. "Et la sécurité ?", vous me demanderez peut-être si vous avez entendu parler de certains problèmes dans les banlieues françaises (et d'abord, j'habite plus en banlieue !). AUCUN PROBLEME ! Le taux de criminalité est très faible au Japon et on peut se promener n'importe où sans craindre grand chose. Il y a bien des dingues qui, sans avoir lu Gide ni connaître l'acte gratuit, poussent des gens sous les rames de métro ou égorgent de parfaits inconnus simplement parce qu'ils en avaient envie à ce moment-là, mais ce n'est plus ce qu'on appelle de la "petite délinqueance", mais de la folie pure, et là, contre les dingues, on ne peut pas vraiment se protéger efficacement, n'est-il pas ?
Un petit cadeau pour ceux qui sont allés jusqu'au bout de ce billet, de jolis pois de senteur multicolores.